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La Côte d’Ivoire s’interroge sur l’huile de palme
Tôt ou tard, cela devait arriver : la Côte d’Ivoire, deuxième producteur d’huile de palme d’Afrique qui représente 2% de son PIB et fait vivre 10% de sa population soit 2 millions de personnes, s’interroge sur les méfaits et bienfaits de cet oléagineux si consommé et apprécié dans le pays. Le grand quotidien gouvernemental Fraternité Matin fait état d’une enquête menée par les professeurs Absalom Mondé et Camara, tous deux maîtres de conférences agrégés en biochimie, le premier étant chef de service biochimie au Laboratoire central du CHU de Treichville, sur le thème «Huile de palme et santé des populations ». Notre confrère publie aujourd’hui les résultats dans un article intitulé Denrée alimentaire: L’huile de palme est-elle dangereuse pour la santé?
De l’enquête menée pendant six mois en 2018 sur un échantillon de 3300 chefs de ménage, 50 agents de santé et 10 leaders communautaires, il en ressort que les Ivoiriens consomment entre 150 et 300 millilitres (ml) d’huile de palme par jour et par foyer. « Ce qui n’est pas excessif », selon le professeur Camara. « Chaque matin, tous les ménages ivoiriens consomment un peu d’huile de palme », confie à Fraternité Matin Berthé Abdoulaye, secrétaire général de l’Association interprofessionnelle de la filière palmier à huile (AIPH). « Que ce soit en nourriture, en savon ou en margarine, l’huile de palme tient une place essentielle dans le quotidien de l’Ivoirien. »
Il ressortirait également que l’huile de palme n’est pas responsable per se, ni de l’obésité ni des maladies cardiovasculaires, sauf consommation excessive comme pour d’autres huiles ou produits. « C’est valable aussi pour le beurre, l’huile de coco et d’autres huiles. C’est la quantité et la fréquence de ce que nous consommons qui agit ou non sur la santé. Si une personne mange de l’huile de palme deux fois par semaine et qu’elle est physiquement active, il n’y a pas de risques pour sa santé. », selon Dédé Yebovi, nutritionniste diplômée de l’université de Moncton au Canada et basée à Abidjan, toujours selon Fraternité Matin.
Alors pourquoi l’huile de palme est-elle tellement dénigrée ? Selon Serge Naï, chargé de programme palmier à huile au Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricole (Firca), c’est une guerre économique, confie-t-il à notre confrère. « Ces campagnes de dénigrement de l’huile de palme s’intensifient au fur et à mesure que les parts de marché de cette matière augmentent au détriment de celle des autres oléagineux, surtout celles produites en Europe et en Amérique (soja et tournesol NDR). »
Consommée normalement (deux à trois cuillères à soupe par jour et par personne), l’huile de palme n’est pas dangereuse pour la santé. Elle a même des vertus, lit-on dans Fraternité Matin. « Il faut encourager la population à ne pas avoir peur de l’huile de palme. Les bêta-carotènes, qui confèrent à l’huile de palme sa couleur rouge, améliorent la vision. L’huile de palme contient aussi des anti oxydants qui luttent contre les vieillissement accéléré des cellules», déclare Absalom Mondé.
Source : COMMODAFRICA