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L’Indonésie veut développer son huile de palme rouge pour son marché local


L’huile de palme rouge, jusqu’à maintenant, était une tradition et une fierté gastronomique africaine. Cela pourrait bientôt ne plus être une quasi exclusivité. Lundi, en Indonésie, le ministre des Coopératives et des petites et moyennes entreprises, Teten Masduki, a annoncé vouloir développer la production de l’huile rouge de palme comme huile de cuisson. Des usines pilotes devraient être construites dans les îles de Sumatra et de Kalimantan.

Il a souligné que cette huile rouge serait une alternative à l’huile de palme raffinée, blanchie et déodorisée, (RBD) habituellement consommée en Indonésie. Rappelons que l’Indonésie et la Malaisie produisent 80% de l’offre mondiale d’Huile de palme.

« Le prix de vente [de l’huile de palme rouge] est moins chère car le process est plus simple. Elle est aussi plus saine et continent plus de nutriments que l’huile de cuisson que nous consommons habituellement », a expliqué Teten Masduki.

L’Indonésie, premier producteur mondial d’huile de palme, doit en effet faire face à une conjoncture oléagineuse difficile (lire nos chroniques hebdomadaires sur les marchés des matières premières agricoles). Déjà en avril, les entrepôts étaient remplis, obligeant les raffineurs à réduire leurs achats de fruits de palmiers : la production nationale d’huile de palme avait alors baissé de 18% ; près d’un million de tonnes de régimes ont pourri en mai et juin, selon le président du groupe de producteurs Apkasindo, Gulat Manuring.

A ceci s’est greffée en mai, pendant trois semaines jusqu’au 23 mai, l’interdiction d’exporter pour que les prix sur le marché local baissent.  Résultat, à fin mai, les stocks nationaux ont bondi de 18,5% par rapport à avril, à 7,23 millions de tonnes (Mt), le double par rapport à mai 2021, selon l’Indonesian Palm Oil Association (GAPKI) ; les exportations en mai n’ont représenté que 678 000 t, en chute libre de 77% sur mai 2021. Habituellement, le pays exporte entre 2,5 et 3 Mt chaque mois.

D’où la volonté des autorités nationales d’accroître les débouchés et surtout de réduire le prix au détail en proposant de l’huile de palme brute.

Autre mesure indonésienne : à compter du 20 juillet, la part de l’huile de palme dans le biodiésel sera portée à 35% contre 30% auparavant.

Rappelons quelques données sur l’huile de palme rouge. Elle est extraite de la pulpe de fruit et tient sa couleur à la présence de caroténoïdes, riche en vitamine A.  « L’huile de palme est utilisée à 80 % pour l’alimentation humaine : margarine, matière grasse végétale de base, huile alimentaire, huile de friture et graisses spécialisées. Elle entre aussi dans la fabrication de dérivés à usages industriels : acides gras, savons et cosmétiques, savons industriels, encres, résines, esters méthyliques. L’huile de palme rouge doit alors être raffinée, blanchie et désodorisée, puis séparée en ses différents composants », indique le Cirad.

Source : COMMODAFRICA