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A la découverte de l’Association Interprofessionnelle du Palmier à Huile (AIPH)
A l’image de toutes les filières agricoles de la Côte d’Ivoire, l’huile de palme dispose d’une faîtière qui regroupe tous ses acteurs. Il s’agit de l’AIPH, l’Association Interprofessionnelle de la filière Palmier à Huile de Côte d’Ivoire.
[Mise à jour] Depuis le 04 mars 2015, le gouvernement Ivoirien reconnait, conformément à la réglementation en vigueur, l’Association Interprofessionnelle de la filière Palmier à Huile, en abrégé AIPH, comme organisation interprofessionnelle agricole de la filière palmier à huile.
L’idée de la création de l’AIPH (Association Interprofessionnelle de la filière Palmier à Huile de Côte d’Ivoire) remonte au début des années 2000, à un moment où la filière huile de palme était confrontée à d’énormes difficultés.
Ces difficultés étaient en grande partie liées à une baisse drastique des cours de l’huile de palme sur le marché international. Avant l’avènement de l’AIPH, les prix de vente de l’huile de palme et d’achat des régimes se discutaient entre les usiniers de première transformation et les planteurs villageois sous l’arbitrage du Ministère de l’Agriculture suivant un mécanisme hérité de l’ex-PALMINDUTRIE.
La seconde transformation, qui regroupe les propriétaires de marques des produits finis, n’était pas impliquée. La filière s’est donc retrouvée avec des cours très bas : le prix du kilogramme de régime de palme est passé de 32,5 F.CFA en 1997 à 20 F.CFA en 2001. Cette situation a eu pour conséquences une baisse des revenus des planteurs, une désaffection par endroits de plusieurs parcelles en rapport et des abattages systématiques des palmiers remplacés par d’autres types de cultures.
Face aux difficultés rencontrées et aggravées par l’impact de la baisse des cours mondiaux, il a été décidé de la mise en place d’une Association Interprofessionnelle lors d’un Atelier organisé à Grand Bassam du 17 au 19 septembre 2002. Les recommandations de cet Atelier ont été matérialisées par la création effective de l’AIPH en 2003.
L’AIPH est donc promoteur d’un esprit de solidarité dans la filière huile de palme. Celui-ci se matérialise par la mise en place d’un nouveau mécanisme consensuel de fixation des prix de l’huile de palme brute et du régime de palme. Cette solidarité a permis une application effective des prix planchers avec des contributions des Industries de la deuxième Transformation lorsque les cours mondiaux sont bas et aussi un plafonnement du prix de l’huile pendant les périodes de forte montée des cours.
L’Association a réussi à réguler le prix de vente de l’huile de palme brute et le prix d’achat des régimes de palme en Côte d’Ivoire grâce à un mécanisme accepté par tous les acteurs. Ce mécanisme permet de déterminer les prix à partir du cours de l’huile sur le marché international et du taux de change entre le Dollar et le franc CFA (XOF).
L’association fédère tous les acteurs de la filière Palmier à Huile en Côte d’Ivoire. Il s’agit de la Fédération Nationale des Coopératives de planteurs de Palmier à Huile de Côte d’Ivoire (FENACOPAH-CI), l’Association Professionnelle des Sociétés Agricoles de Palmier de Côte d’Ivoire (APROSAPCI), le Groupement Ivoirien de Transformation de l’Huile de Palme (GITHP), le CNRA et du FER PALMIER. Chacune des organisations citées désigne ses représentants pour siéger au Conseil d’Administration de l’Association.
Maintenir la solidarité entre concurrents, un défi interne à l’AIPH
Le succès de l’AIPH en matière de fixation de prix, ne voile pas les questions d’intérêt qui opposent certains acteurs. Le problème se pose au niveau des plantations villageoises. Les usines n’étant pas suffisamment approvisionnées en matières premières (régimes de palme), la concurrence est rude pour la conquête des régimes des planteurs villageois.
A cela s’ajoute le fait que certains opérateurs installent des unités de transformation sans créer de plantations. Ils n’ont que les planteurs villageois pour leur approvisionnement. Dans ce contexte, la surenchère devient le maître-mot. Une manière d’opérer qui dérègle quelque peu l’organisation de la filière telle que voulue par l’AIPH.
Malgré cette concurrence parfois « déloyale », les professionnels du palmier à huile ivoirien gardent à l’esprit que ce qui les unis est plus fort que ce qui les oppose. Ils lorgnent sur l’avenir de la filière qui doit faire face à de nombreux défis, dont la principale demeure l’augmentation de la production pour faire face aux besoins de plus en plus important des populations.