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Planter des palmiers à huile dans les savanes améliore considérablement le bilan carbone


L’huile de palme et déforestation sont étroitement liées. Mais le lien n’est pas inéluctable. C’est ce que viennent de montrer des scientifiques de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et de l’Institut  fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) en Suisse dans le cadre du projet Oil Palm Adaptive Landsscapes (OPAL).

Ils ont étudié la transformation de savanes et pâturage dégradés en culture de palmiers à huile. La zone d’étude était située à environ 20 km à l’est de Puerto Gaitán dans le département de Meta, en Colombie.  Cette région de savanes des hautes plaines abrittent des plantations de palmier à huile, mais cela n’a pas impliqué de déforestation. Outre,  la non déforestation, les scientifiques ont  aussi montré que le bilan carbone est nettement moins élevé et devient même positif.

«La transformation de forêts tropicales en cultures de palmiers à huile a un bilan carbone extrêmement négatif. Par hectare, la quantité de carbone émise est à peu près de 170 tonnes plus importante que pour une plantation sans déforestation», indique Alexandre Buttler, professeur honoraire à l’EPFL.

Dans le cas d’une savane dégradée, le bilan est même positif.  Selon, l’étude, elle  permet de gagner en moyenne 40 tonnes de carbone sur un cycle de culture d’environ 30 ans, en incluant la biomasse aérienne, celle des racines et la matière organique du sol. La plantation de palmiers à huile sur une surface dépourvue d’arbres ajoute en effet de la biomasse aérienne (les troncs, les feuilles) et souterraine (les racines), qui vont stocker du CO₂. Le sol, lui, n’en perd quasiment pas, comme l’a montré l’étude de plantations de différents âges, indique le communiqué de l’EPFL.

Leurs résultats, publiés dans la revue scientifique Global Change Biology,  « Deforestation-free land-use change and organic matter-centered management improve the C footprint of oil palm expansion » montrent  donc que dans le cas de ces savanes dégradées, leur transformation en cultures de palmiers à huile permet d’obtenir un bilan global de carbone positif, d’augmenter la quantité de carbone stockée dans le sol pour une meilleure fertilité à long terme avec une gestion adaptée, tout en évitant de contribuer à la déforestation.

Néanmoins, les scientifiques soulignent que les savanes sont aussi des écosystèmes qui abrient une vaste biodiversité et qu’il faut donc s’orienter vers les savanes dégradées. «L’extension des plantations de palmiers à huile ne devrait se faire que sur les surfaces anciennement transformées dans ces régions de savanes, comme les pâturages dégradés, ou sur les savanes dégradées quand la restauration n’est pas une solution viable» conclut Alexandre Buttler.

Source : COMMODAFRICA